< Mrioir, Mioirr, Head-Publishing, coll. Manifestes, 2022 >
« Ectoplasmique,
la langue de Demierre se fait et se défait comme la métaphore de
l'instabilité météorologique filée tout au long du livre. Histoire
d'amour entre personnages que l'époque qualifie de "non-binaires", le
livre est proche du genre poétique, tant la langue passe avant tout le
reste. Une langue aux genres démultipliés, dont la constante
préoccupation semble de rendre justice à la réalité des êtres (humains
ou non-humains). Avec ce type de livres, la non-binarité du genre
apparaît brusquement moins comme un impensé de l'humanité que comme un
inexprimé. L'avènement d'un monde libéré des carcans sociaux autour du
sexe et du genre est en gestation. Le livre de Carla Demierre y contribue.» Etonnantvoyage, Babelio.
« Publié dans la collection des Manifestes de la haute école d'art et de design (HEAD) de Genève, le dernier opus de l'autrice Carla Demierre est le léger et poétique récit, entre pique-nique dans un bois, sandwich aux champignons et visite d'une exposition, d'une journée de Maggie et Sam, deux amoureux. Deux humains amoureux qui ne sont pas binaires, et cela change tout. L'écriture inclusive les accompagne, parfois terriblement ostentatoire - "al y a de quoi être contrarié·e", ou encore "Maggie paraissait gai-e-x, serein-e-x, sûr-e-x d'æl". Dans le flot de la lecture pourtant, étrangement, ces signes politiques d'égalité finissent presque par se fondre, bombant le torse juste ce qu'il faut, laissant s'installer une petite musique expérimentale moderne et joyeuse. » Catherine Frammery, Le Temps.
L’autrice, Carla Demierre, combine dans Mrioir, Mioirr, une
large palette de propositions portées par diverses communautés de
locuteur·trice·x·s. Certains signes sont visibles, comme l’usage de
pronoms neutres tels que iel ou ael, d’autres sont plus discrets, tels
les mots épicènes ou l’accord de proximité. Les interventions sont
d’ordre syntaxiques ou grammaticales, mais également parfois
graphiques, avec l’emploi pour certains passages de lettrages inclusifs –
où les marques de genre se superposent en une seule lettre – créés
par le jeune graphiste Tristan Bartolini.
Cet ouvrage est enfin un tour de force poétique et formel, où la
langue, mais aussi la linéarité de la narration sont retournées comme
un gant, par l’intermédiaire d’ajouts de fragments (dessins,
commentaires de blog météo, sms, mots doux échangés, livre dans le
livre) ou la structure narrative en miroir, le récit étant porté
successivement par Maggie puis Sam.
Toutes ces opérations laissent deviner que Carla Demierre envisage
l’inclusivité, et la plasticité qu’elle implique, au-delà de la
question du genre, comme un processus de création et un mode
d’expression à même d’interroger et de renverser une série de
systèmes hiérarchiques. La transgressivité du projet tient à sa
dimension ludique même ; le plaisir que prend l’autrice à démanteler
les règles de composition unitaires ou binaires d’un texte est
communicatif : il donne envie d’en faire de même.
Une postface dans laquelle Carla Demierre explique comment elle a
rédigé son texte accompagne le récit. Elle y aborde son rapport
personnel au sujet et y liste ses influences littéraires à l’exemple
de l’écrivaine Maggie Nelson et linguistiques tel que le lexique de
genre neutre proposé par Alpheratz. Au-delà de ces références, ce
livre est singulièrement marqué par les interrogations soulevées par
la communauté étudiante de la HEAD
—
Genève au sujet des modalités
d’expression du genre. Il en a émané récemment de nombreux travaux et
débats qui témoignent du besoin de réinventer par la langue un
spectre qui dépasse la binarité.
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« Publié dans la collection des Manifestes de la haute école d'art et de design (HEAD) de Genève, le dernier opus de l'autrice Carla Demierre est le léger et poétique récit, entre pique-nique dans un bois, sandwich aux champignons et visite d'une exposition, d'une journée de Maggie et Sam, deux amoureux. Deux humains amoureux qui ne sont pas binaires, et cela change tout. L'écriture inclusive les accompagne, parfois terriblement ostentatoire - "al y a de quoi être contrarié·e", ou encore "Maggie paraissait gai-e-x, serein-e-x, sûr-e-x d'æl". Dans le flot de la lecture pourtant, étrangement, ces signes politiques d'égalité finissent presque par se fondre, bombant le torse juste ce qu'il faut, laissant s'installer une petite musique expérimentale moderne et joyeuse. » Catherine Frammery, Le Temps.
« Petit OVNI délicieux: mélange entre une histoire d'amour naissante, racontée tout en finesse + un exercice de style usant de différentes variantes, possibilités et tentatives qu'offre le langage inclusif, c'est aussi une porte pour être créatif/ve, jouer et malaxer la langue!"
» Librairie l'étage, Yverdon.